Monday, October 15, 2007

THOMAS SANKARA: 20 ANS APRES

THOMAS SANKARA: UN RENDEZ-VOUS MANQUE AVEC L’ESPOIR

Par M. Ndomba Ngoma

15 Octobre 1987 – 15 Octobre 2007, il y a 20 ans que Thomas Sankara disparaissait. Le 16 Octobre 1987 restera un jour mémorable pour moi. Mon premier cours était l’éducation physique. Quand je suis arrivé au terrain de sport pour mon cours, personne n’était en tenue de sport alors que j’étais en retard. Tout le monde avait l’air consterné et aucun professeur d’éducation physique n’était là. Les gens discutaient plutôt en petits groupes. J’ai aussitôt compris qu’il y avait un problème. C’est dans ces conditions que j’ai appris la mort de Thomas Sankara. Tous les élèves qui se trouvaient dans ce terrain de sport à Dolisie (Congo-Brazzaville), ce matin du 16 octobre 1987, étaient furieux et maudissaient les responsables de ce crime. Certains connaissaient le nom du responsable, d’autres disaient seulement que c’est le monsieur qui était toujours dernière Sankara pendant sa visite à Brazzaville et Pointe-Noire.

L’une des choses parmi tant d’autres qui ont marqué les jeunes congolais pendant la visite de Sankara au Congo, c’est la cérémonie de la plantation d’arbres près de Pointe-Noire. La jeunesse congolaise a découvert une manière différente d’être un président en Afrique. L’homme parlait bien et de manière très concrète des réalités africaines. Les Congolais ont été marqués par la simplicité, l’humilité, la jovialité, et l’amitié de Sankara. Pour planter son arbre, Sankara n’avait pas demandé l’aide des subalternes comme son hote l’avait fait. Il s’est agenouillé, a placé le plant d’arbre dans le trou préalablement creusé et a remis la terre avec ses mains. Par ce geste les jeunes Congolais découvraient qu’un président africain pouvait aussi être un humain. L’on avait toujours pensé que les présidents africains sortaient de la cuisse de Jupiter. Ils étaient des dieux. On avait enfin un président humain. Les discussions à mon terrain de sport à Dolisie le 16 octobre 1987 tournaient autour de ces images fortes laissées par Sankara à la jeunesse congolaise.

Thomas Sankara avait magiquement séduit la jeunesse congolaise. Sa visite au Congo avait créé un rêve dans l’imaginaire des jeunes Congolais. A travers Sankara, cette jeunesse voyait une autre Afrique ; une Afrique mieux gérée, fière d’elle, rassurante, etc. Sankara a fait naître l’espoir d’une Afrique meilleure. Il est devenu la raison d’être optimiste pour beaucoup de jeunes congolais. Sa mort le 15 octobre 1987 était un rendez-vous manqué avec l’espoir pour la jeunesse africaine. La jeunesse africaine avait perdu un guide qu’elle cherche encore jusqu’aujourd’hui. Le Congo se rappelle de ce rendez-vous manqué à travers les institutions qui portent le nom de Sankara : des associations, des écoles, des rues, etc.

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