Tuesday, March 8, 2011

L’aide occidentale aux victimes des violences en Afrique et la métaphore des « Sauvages-victimes-sauveurs »

Par M. Ndomba Ngoma

12,6 millions de dollars est le montant de l’aide que le département d’Etat américain va accorder aux réfugiés ivoiriens fuyant les violences dans leur pays. Les américains viennent donc au secours des victimes de la sauvagerie des politiciens ivoiriens.

La lecture de cette annonce me rappelle la critique que fait le Kenyan Mutua Makau sur l’usage du concept des droits de l’homme. En effet, Mutua Makau caricature l’utilisation idéologique de la Déclaration universelle des droits de l’homme par une métaphore à trois dimensions : Sauvages-Victimes-Sauveurs . Pour lui, l’utilisation idéologique de la Déclaration universelle des droits de l’homme a créé trois catégories, à savoir les sauvages, les victimes et les sauveurs.

La catégorie des sauvages s’applique à certains dirigeants du Tiers Monde qui sont accusés de violer les droits humains de leur peuple. Le malheur de ce peuple ne viendrait pas du tout de la culture de conquête des occidentaux, mais de la sauvagerie de leurs dirigeants.

La catégorie des victimes s’applique aux peuples de ces pays du Tiers Monde et spécialement des pays d’Afrique. Ce peuple est victime non pas de l’impérialisme occidental mais de la sauvagerie de leurs dirigeants. A cause de cette sauvagerie, ce peuple se retrouve dans les camps de réfugiés attendant un éventuel sauveur.

La catégorie des sauveurs s’applique aux occidentaux qui interviennent donc à travers leurs organisations dans les camps de réfugiés des peuples victimes de la barbarie de leurs dirigeants. A ce peuple en détresse, les occidentaux innocents sauveurs apportent des latrines, de l’eau, des biscuits enrichis, des tentes, etc.

Il faut remarquer que la générosité des sauveurs peut ne pas s’arrêter à la distribution des latrines, de l’eau, des tentes et des biscuits enrichis. Par pitié pour ces pauvres victimes de la sauvagerie, les sauveurs peuvent aller jusqu’à imposer l’embargo, des sanctions économiques et financières, tenter l’enlèvement, l’assassinat ou le coup d’Etat, en tout cas tout ce qui est possible pour…. sauver les victimes des dirigeants sauvages.

Tout cela doit être fait de sorte que les médias sachent présenter les occidentaux comme des innocents sauveurs qui n’ont rien à voir avec les causes des malheurs des victimes tout en insistant sur la sauvagerie de ces dirigeants.

L’on doit donc croire que le montant de 12,6 millions de dollars au profit des victimes de Côte d’Ivoire, ce serait de la pure philanthropie. A condition que personne ne nous rappelle que les Etats n’ont pas d’amis, ils n’ont que des intérêts.

Monday, January 17, 2011

Emery Patrice Lumumba : Icône pour les africains en quête d’indépendance

Assassiné le 17 janvier 1961 à Elisabethville, cela fait bien 50 ans aujourd’hui 17 janvier 201. Cependant, cinq décennies après, Lumumba reste un personnage dont l’Afrique sera toujours fière. C’est une icône qui inspire la quête de l’indépendance réelle et de l’unité des pays africains. Le rêve d’indépendance totale de l’Afrique que portait Lumumba n’a pas encore connu sa réalisation. Tant que durera le souvenir de sa lutte, les africains dans leur quête de cette indépendance trouveront toujours en lui une source d’inspiration très féconde.

Ils ne trouveront pas seulement en lui une source d’inspiration, mais aussi la motivation de l’espérance qui le portait telle qu’exprimée dans sa lettre testament, lettre écrite de sa prison et adressée à sa compagne Pauline :
« Je t’écris ces mots sans savoir s’ils te parviendront, quand ils te parviendront et si je serai en vie lorsque tu les liras. Tout au long de ma lutte pour l’indépendance de mon pays, je n’ai jamais douté un seul instant du triomphe final de la cause sacrée à laquelle mes compagnons et moi avons consacré toute notre vie. Mais ce que nous voulions pour notre pays, son droit à une vie honorable, à une dignité sans tache, à une indépendance sans restrictions, le colonialisme belge et ses alliés occidentaux – qui ont trouvé des soutiens directs et indirects, délibérés et non délibérés, parmi certains hauts fonctionnaires des Nations-unies, cet organisme en qui nous avons placé toute notre confiance lorsque nous avons fait appel à son assistance – ne l’ont jamais voulu. Ils ont corrompu certains de nos compatriotes, ils ont contribué à déformer la vérité et à souiller notre indépendance ». (Lettre à sa compagne Pauline).

La réalisation de ce rêve sera certes retardée par ces « compatriotes » que l’on a corrompus et qui de ce fait se trompent de lutte. Mais le jour viendra où la plupart des fils et filles du continent prendront conscience comme Lumumba que « sans dignité il n’y a pas de liberté, sans justice il n’y a pas de dignité, et sans indépendance il n’y a pas d’hommes libres » (Lettre à sa compagne Pauline).

Si l’espérance ne trompe pas comme le dit Saint Paul dans sa lettre aux Romains, alors ce rêve de Lumumba se réalisera tant qu’il sera porté par les africains qui trouvent en lui l’inspiration et la motivation à poursuivre la lutte.